Entretien avec une experte en immobilier et un promoteur israélien sur l’augmentation de l’immobilier en Israël, mais aussi sur la nouvelle redevance pour les propriétaires de 3 appartements ou plus et des conclusions du rapport de l’expert immobilier gouvernemental en chef.
De l’étude menée par Tal ELDROTI, expert immobilier gouvernemental en chef, ressort que l’immobilier israélien a connu pour le second trimestre 2016 une augmentation moyenne de 2.50 % du prix des logements, contre 1.60 % pour le premier trimestre. Ces chiffres corroborent la tendance de l’année passée, soit une augmentation de 8 % annuelle.
Selon Nehama BOUGIN, l’augmentation des prix de l’immobilier s’inscrit dans une tendance durable. De fait, et en dépit des efforts déployés par le gouvernement, l’opération de » prix ciblé » [ndlr : appartements à 20-30 % en dessous des prix du marché destiné à un certain public et sous certaines conditions, avec un tirage au sort] ne s’adresse qu’à une petite partie de la population israélienne et n’a donc pas de réel effet sur les courbes de prix.
Et de nous expliquer qu’à ce jour, les seules terres à disposition de l’État pour entreprendre des projets immobiliers sont des terres gouvernementales et nombre de réglementations l’empêchent de construire sur des terres privées ; le cas contraire, à savoir la disponibilité des terres privées, l’on pourrait envisager une baisse des prix « .
Cette analyse est également partagée par le promoteur Haim MEIROVITZ, pour qui les efforts déployés par le gouvernement sont insuffisants pour faire baisser les prix de l’immobilier. Selon lui deux actions pourraient inverser cette tendance : la mise à disposition rapide et importante de terres constructibles et la mise en place d’un plan national de renouvellement urbain.
Pour cette deuxième solution, bien qu’elle soit longue à mettre en place, elle aurait cependant un impact psychologique, mettant à jour de réelles intentions gouvernementales d’agrandir l’offre de façon conséquente et pourrait donc tempérer la frénésie d’achat frappant les acquéreurs.
Concernant la nouvelle redevance, tous deux s’accordent à dire qu’elle est une erreur et qu’elle aura un impact sur le marché locatif. Pour rappel, cette redevance s’applique aux propriétaires de 3 appartements ou plus, qui paieraient au-delà de 2 appartements 1 % de la valeur de chaque appartement (les moins chers) avec un plafond à 18,000 nis/an. En d’autres termes, pour une personne physique possédant 4 appartements d’une valeur de 2,000,000 nis pour le premier, 3,000,000 pour le second, 4,000,000 pour le troisième et 5,000,000 pour le quatrième, elle sera imposée pour les deux premiers car les moins chers et sera au plafond pour chacun d’eux à savoir 18,000 nis/appartement/an, au lieu de 30,000 nis pour le second et 20,000 nis pour le premier.
BOUGIN explique même que certains propriétaires ont déjà prévenu leurs locataires quant à une augmentation prochaine du loyer, soulignant par ailleurs deux des failles majeures de cette loi, qui ne s’intéresse qu’au nombre de biens sans considération pour les revenus locatifs ou encore la valeur des biens.
Concernant MEIROVITZ, il explique que les investisseurs continuent à venir à lui, tout en lui expliquant que cette nouvelle redevance se répercutera sur le locataire.
Enfin, l’étude menée par l’expert immobilier gouvernemental en chef et s’intéressant à des F4 premières mains (ou en VEFA), montre que sur les 16 villes étudiées, Tel Aviv a connu une augmentation de 4 % par rapport au premier trimestre, 5 % pour Ashdod, Kfar Saba et Ramleh. Haifa et Rehovot n’ont pas connues d’augmentation.
Par contre, aucune ville n’a enregistrée de baisse….
Calcalist