Les chiffres du BCS – Bureau Central des Statistiques – publiés début août 2018 mettent en lumière une baisse drastique des ventes en VEFA.
Selon l’expert immobilier et économiste Yaron SPEKTOR « KAHLON est en train de dessécher le Marché ; les promoteurs ont des craintes et hésitent à mettre des chantiers en route ».
Il est de notoriété qu’après une décennie au cours de laquelle les prix de l’immobilier ont explosé, le marché de l’immobilier connaît actuellement un ralentissement.
Pourtant, les chiffres publiés début août 2018 ont surpris jusqu’aux acteurs du marché immobilier, à savoir une baisse de 23 % des ventes de VEFA – Vente en État Future d’Achèvement – au cours du mois de juin 2018 comparativement à juin 2017, soient 1,814 ventes contre 2,359 précédemment.
Comparativement à mai 2018, la baisse enregistrée est de 6.50 % et de 10.50 % comparativement à la moyenne mensuelle du second trimestre 2018 au cours duquel 5,329 logements de ce type furent vendus.
À noter que ces chiffres prennent en compte les logements vendus dans le cadre d’opérations dites de « prix ciblé » ayant déjà reçu un permis de construire.
Et les causes de ce ralentissement semblent plutôt évidentes : d’une part, les opérations de « prix ciblé » ont poussé ceux y étant éligibles à attendre leur tour, d’autre part, les efforts mis en oeuvre par le gouvernement pour faire fuir les investisseurs portent leurs fruits ; ainsi, le second trimestre 2016 fut le plus faible en matière d’investissements immobiliers depuis 2002.
Selon Yaron SPEKTOR, les baisses de ventes de VEFA enregistrées notamment au cours de juin 2018 sont également dues à une baisse de l’offre : les promoteurs hésitent avant de mettre des projets en chantiers et l’État à les plus grandes peines à gérer les projets de « prix ciblé » ; nombre de ces projets ont d’ailleurs échoué à Netanya, Tsfat, Tiberiade ou encore Abu Gosh, lorsqu’ils ne sont pas tout bonnement annulés, à l’instar de 10 projets pour un total de 2,000 logements entre les villes d’Afula et Kiryat Bialik.
Les raisons de ces échecs sont simples : les promoteurs craignent de ne pas rentrer dans leurs frais, tandis que les acquéreurs potentiels préfèrent tenter leur chance lors de loteries dans le Centre.
Inutile de préciser que tout cela n’est pas sans conséquences sur le marché immobilier classique.
« En matière d’Économie, actions et conséquences sont imbriquées », nous rappelle SPEKTOR, avant de renchérir : « KAHLON tente de faire baisser les prix, mais il dessèche par la même le Marché. De fait, la baisse des prix est nécessaire et légitime, mais il faut tenir compte du fait que le Marché s’équilibre de lui même, expliquant ainsi la baisse du nombre de mises en chantiers. Et le coût à payer pour l’Économie sera bien plus élevé que le milliard auquel le gouvernement a renoncé en promouvant les opérations de « prix ciblé », et pour cause : le secteur immobilier est l’un des vecteurs de la croissance économique ».
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