Interview d’Ariel YOTSER (38 ans), Sous-commissaire aux budgets de l’Immobilier et de l’Aménagement du Territoire.
« L’un des points les plus importants en matière de lutte pour la baisse des prix de l’immobilier est d’adopter une politique à suivre et de s’y tenir en mettant en oeuvre les moyens nécessaires pour y arriver ».
La jeunesse du ministère des Finances nous parle d’un projet particulier.
Ariel YOTSER, 38 ans dont 10 années passées au sein du ministère des Finances et depuis juillet 2017 Sous-commissaire aux budgets de l’Immobilier et de l’Aménagement du Territoire est en charge de ce qui intéresse certainement le plus l’actuel ministre des Finances Moshé KAHLON, à savoir la lutte pour la baisse des prix de l’immobilier.
Plutôt que de parler des échecs de son ministère, telle que la loi avortée sur la fiscalité à laquelle aurait dû être assujettis les propriétaires de 3 logements ou plus, il préfère revenir sur les points positifs.
Ainsi, il met en lumière l’augmentation de 72.70 % des logements autorisés à la construction dans le cadre de la planification de l’aménagement du territoire entre 2015 et 2017, passant de 73,610 à 127,163 logements validés.
Vos prévisions en matière des prix sur 1 an ? 2 ans ?
« L’un des points les plus importants en matière de lutte pour la baisse des prix de l’immobilier est d’adopter une politique à suivre et de s’y tenir en mettant en oeuvre les moyens nécessaires pour y arriver. Actuellement, le marché ne fait que réagir à une succession de politiques court-termistes successives, non-suivies et souvent se court-circuitant. »
« Pour peu que nous maintenions le cap actuel – et ce n’est pas chose facile que ce soit sur le plan du budget,ou encore de la coordination des différents acteurs de cette politique – la tendance observée ces-derniers mois devrait se confirmer ».
Comment expliquer la baisse du nombre de mises en chantiers ?
« De manière naturelle, quand il y a un changement sur le marché, les acteurs de ce-dernier ralentissent la cadence afin d’avoir plus de visibilité sur l’avenir ; mais ralentissement ne veut pas dire mise à l’arrêt ! »
« Dorénavant, l’ATI – Administration Territoriale Israélienne – vérifie le bien-fondé de chaque projet immobilier, notamment économique. Les projets s’adaptent actuellement à ces nouvelles exigences et les mises en chantiers devraient reprendre de plus belle. »
« Les promoteurs sont légion et il est de notre responsabilité en tant qu’État de leur permettre de réaliser des bénéfices tout en permettant à chacun d’accéder à la propriété foncière. En ce sens, les opérations dites de prix ciblé permettent à une frange de la population d’accéder à des logements à des prix en deçà de ceux du marché, permettant ainsi de temporiser la demande. »
« C’est l’action conjointe de l’augmentation de l’offre sur le moyen-long terme et les actions de « prix ciblé » sur le court-moyen terme qui permettra d’inverser la tendance. »
Pour rappel, entre 2013 et 2018 le nombre de mises en chantier a augmenté de 0.70 % passant de 47,837 logements mis en chantier en 2013 à 48,175 en 2017.
Combien nous coutent les opérations de prix-ciblé ?
« Ces opérations sont une initiative de l’actuel ministre des Finances.
Nous les mettons en œuvre et croyons en leurs nombreux avantages. Le marché immobilier est basé sur les attentes et l’un des principaux avantages de ce programme est qu’il a réussi à rendre l’espoir aux jeunes couples à savoir celui qu’ils pourront, dans un délai raisonnable, acheter des appartements à un prix accessible. En ce sens, il représente une bonne solution à grande échelle. »
Et combien cela nous coûte ?
« La « perte » se fait en deux temps : lors de la vente du terrain et lors du financement des infrastructures. En théorie, cette perte se chiffre à plusieurs milliards de shekels. Toutefois, cette perte reste théorique car nul ne sait si le projet et donc le nombre de ventes eut été aussi important dans le cadre d’une promotion classique. »
« Le budget de l’ATI alloué à ces projets est de 3 milliards de shekels ; le ministère du Logement y alloue également 3 milliards de shekels. À cela, il faut rajouter 9 milliards pour l’aménagement des infrastructures urbaines – routes et autres -, 13 milliards supplémentaires pour la construction de 17,000 classes d’écoles et enfin 150 millions de subventions pour les constructions. »
En tant que Sous-commissaire aux budgets de l’Immobilier et de l’Aménagement du Territoire, les contrats d’aménagement du territoire signés entre municipalités et l’État ; est-il vrai que ces contrats impliquent de grosses contraintes économiques pour les collectivités locales ?
« De fait, j’ai entendu ces allégations. Pourtant, je n’ai jamais à ce jour vu une collectivité locale confrontée à des problèmes financiers du fait d’avoir mis en oeuvre de vastes plans d’aménagement du territoire, qu’ils le soient dans le cadre de contrats signés avec le gouvernement ou non. »
« Dans le cadre de ce type de contrats, nous veillons à équilibrer les budgets en arbitrant entre les constructions à venir et leurs pondérations : logements, commerces, administrations, espaces publics, etc… et les impôts locaux qui seront perçus. »
« En définitive, je pense que le succès des appels d’offres est dû à l’emploi qu’ils génèrent, car en définitive les personnes qui vivent au centre ou à la périphérie veulent avoir des banques et des supermarchés, des cinémas, des commerces et des industries. Nous faisons très attention à cet équilibre dans la planification. Je pense qu’en fin de compte, l’élargissement de l’offre de logements ne nuit pas aux autorités locales, mais au contraire qu’il les renforce au niveau urbain et permet un équilibre budgétaire et le maintien de bons services dispensés aux citoyens. »
Globes