Le département en charge de l’ingénierie urbaine au sein de la municipalité de Tel Aviv a fait savoir qu’il n’autoriserait pas les promoteurs à compenser les propriétaires existants dans un immeuble objet d’un projet de renouvellement urbain type « pinouy-binouy » avec des appartements plus grands.
Selon Maître YEDIDYA-SHAHOR « cela porte préjudice aux propriétaires et aux promoteurs qui hésiteront avant d’entreprendre ce type de projets ».
Selon un communiqué publié par le département en charge de l’ingénierie urbaine au sein de la municipalité de Tel Aviv et concernant les 70 zones pouvant potentiellement faire l’objet de projets de type « pinouy-binouy », les promoteurs ne pourront plus compenser les propriétaires existants dans un immeuble objet d’un projet de renouvellement urbain par des appartements plus grands pour peu que leur appartement soit considéré comme grand…
En ce sens, un appartement d’une surface de 80 m2 pourra au maximum se voir rajouter 12m2, qui représentent la taille d’un Mamad [ndlr : chambre forte].
Ceux d’une surface supérieure à 80 m2 ne bénéficieront d’aucun rajout.
Seule exception pour les appartements d’une surface de moins de 40 m2 dont la surface pourra être agrandie selon appréciation du Comité local en charge de l’aménagement du territoire.
Selon la numéro 2 du département en charge de l’ingénierie urbaine au sein de la municipalité de Tel Aviv, le but avoué de cette politique est triple : augmenter le nombre d’appartements à venir, augmenter le nombre des petites surfaces tout en conservant les populations existantes.
Le véritable enjeu de cette réforme sera celui des services publics qui devront être revus pour répondre à la densité de ces quartiers.
Par ailleurs, elle explique que la plupart des appartements se trouvant dans les zones identifiées comme pouvant faire l’objet de ce type de projets ont des surfaces oscillant entre 40 et 80 m2.
Elle ajoute également que le simple fait d’ajouter un ascenseur et de rénover un immeuble permet déjà ostensiblement de faire augmenter la valeur d’un appartement ; ainsi, et pour peu que les propriétaires d’appartements de plus de 80m2 souhaitent une surface supplémentaire, ils n’ont, selon elle, « qu’à mettre la main à la poche » !
Enfin, cette décision permet également aux promoteurs de mener des négociations plus apaisées et ce en raison du fait qu’elles seront encadrées par une règlementation connue et déterminée.
Maître YEDIDA-SHAHOR, spécialisée dans les questions de renouvellement urbain, salue tout d’abord cette mesure qui permet d’apporter plus de règlementation dans un domaine qui en manquait jusqu’alors cruellement, mais aussi d’offrir plus de logements pour les jeunes couples, les étudiants, mais également les retraités.
Pour autant, elle explique que ce changement drastique pourrait refroidir les propriétaires actuels d’accepter ce type de projets, étant jusqu’à présent habitués à recevoir une surface supplémentaire en plus d’un ascenseur et d’une place de parking.
Selon elle, une solution serait de leur offrir une remise en annexe de l’appartement.
La nouvelle politique présentée par le département en charge de l’ingénierie urbaine au sein de la municipalité de Tel Aviv prévoit également l’obligation pour la collectivité locale de réaliser une étude indiquant qui réside actuellement dans les appartements, s’il existe une représentation des copropriétaires convenue, si le promoteur a la signature des propriétaires et si elle a été obtenue de manière légale, le taux de retraités, s’il existe suffisamment de logements à louer dans les environs, etc…
Cette politique prévoit également une provision que le promoteur devra immobiliser afin de pouvoir aider les populations les plus modestes à rester dans l’immeuble et faire face aux couts de maintenance plus élevés durant les 10 années suivants la livraison du projet.
Selon Maître YEDIDA-SHAHOR, l’idée de cette provision est « exceptionnelle, surtout pour les retraités. Cependant, il est important de rappeler que le domaine de la rénovation urbaine dépend de l’intérêt économique que représente un projet pour l’entrepreneur. Le rôle des municipalités est d’apporter des solutions permettant aux entrepreneurs de dégager des bénéfices appropriés ».
À noter que les entrepreneurs et promoteurs ont fait appel de cette nouvelle politique en demandant que leur soit donnée la possibilité d’ajouter les fameux 12 m2 également aux appartements dont la surface excède les 80 m2.
Selon eux, il faut motiver les propriétaires qui doivent être consultés par la municipalité.
Calcalist